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Vous êtes atteint de la BPCO ? L’activité physique, c’est possible !

  • Respiratoire

Essoufflement, toux, fatigue… Pour de nombreux individus atteints d’insuffisance respiratoire et notamment ceux atteints de la BPCO, faire du sport peut relever de l’impossible ! Pourtant, la reprise d'une activité physique adaptée et régulière a des effets bénéfiques sur cette pathologie et peut même être prescrite suite au bilan de santé réalisé par votre médecin. 

Comment l’activité physique adaptée permet-elle d’améliorer votre qualité de vie si vous êtes atteint de la BPCO ?

La BPCO, une maladie chronique respiratoire méconnue 

Qu’est ce que la BPCO ? 

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) correspond à un rétrécissement progressif des voies respiratoires. C’est une pathologie chronique et traitable. Elle provoque la destruction progressive des poumons. Les sécrétions obstruent les voies respiratoires et les tissus recouvrant ces voies sont inflammés et épais. 

Cette maladie respiratoire chronique est encore méconnue du grand public. Pourtant, elle n’est pas rare. En effet, selon les chiffres de 2010 de la Haute Autorité de Santé* (HAS), elle toucherait près de 3,5 millions de français soit 7,5 % de la population adulte de plus de 40 ans. Cependant, ce chiffre est probablement sous-estimé à cause d’une proportion élevée de patients non diagnostiqués. D’après les projections de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la BPCO deviendra la 3ème cause de mortalité en 2030. 

La BPCO est souvent associée à d’autres pathologies comme par exemple, le cancer du poumon, les maladies cardiovasculaires, les maladies psychiques (anxiété, dépression), l’ostéoporose… 

Quels sont les symptômes ? 

Cette maladie silencieuse possède différents symptômes qui sont souvent négligés lors du diagnostic. Les premiers symptômes sont la toux et les crachats (expectoration chronique). Ensuite, la dyspnée s'installe progressivement. Elle correspond à une gêne respiratoire associée à une sensation d’inconfort ressentie au cours d’événements physiques qui habituellement n'entraînent pas cette souffrance respiratoire (monter les escaliers par exemple). La BPCO peut évoluer avec des épisodes d’exacerbation : ce sont des épisodes avec une aggravation des symptômes qui peuvent parfois nécessiter une hospitalisation. 

L’ensemble de ces symptômes conduit à une réduction progressive de l’activité physique rendant ainsi les activités quotidiennes de plus en plus difficiles à réaliser. 

Quelles sont les causes de la BPCO ?

Cette maladie, qui évolue de manière insidieuse, est due à plusieurs facteurs de risques associés : 

  • Exposition à la fumée de cigarette (tabagisme actif ou passif). Il représente environ 80 % des cas atteints de la  BPCO ; 
  • Exposition professionnelle à des produits chimiques ;
  • Exposition à la pollution atmosphérique ;
  • Présence d'événements précoces de la vie empêchant aux poumons de se développer correctement : retard de croissance in utero, prématurité et des infections respiratoires dans l’enfance ;
  • L’asthme inconnu ou partiellement traité pendant l’enfance ;
  • Facteurs génétiques, une déficience en alpha-1-antitrypsine peut entraîner une BPCO dès l’enfance.

Quelle est la prise en charge ? 

La prise en charge pour les patients atteints de la BPCO comprend différents champs disciplinaires : 

  • Hygiène de vie : le patient doit arrêter le tabac le plus tôt possible ;
  • Vaccinations : les vaccinations contre les infections à pneumocoque et anti-grippales annuelles sont fortement recommandées ;
  • Traitement médicamenteux : il repose principalement sur l’administration de bronchodilatateurs par voie inhalée ; 
  • Éducation thérapeutique : l’acquisition des connaissances sur la maladie permet au patient de mieux contrôler la maladie et ses complications. Cette éducation thérapeutique est assurée par un ensemble de professionnels de santé (infirmiers, assistants sociaux ...) ; 
  • Réhabilitation respiratoire : C’est un élément important de cette prise en charge afin d’améliorer la qualité de vie des patients. Elle inclut un réentraînement à l’activité physique (musculation, gymnastique, vélo d’appartement…) associée à une kinésithérapie respiratoire.  

L’activité physique adaptée, rôle prépondérant dans l’amélioration de la qualité de vie des patients atteints de la BPCO

Quels sont les bienfaits induits par la pratique d’une activité physique adaptée dans la BPCO ? 

Les objectifs du réentraînement à l’activité physique chez ces patients sont multiples. D’une part, elle permet d’améliorer les capacités cardio-respiratoires et d’autre part, elle permet également de diminuer l’hyperventilation en augmentant ainsi la tolérance à l’exercice. Selon les recommandations de la HAS, il existe trois types d’activité physique qui permettent d’améliorer cette tolérance et la qualité de vie des patients : 

  • Endurance : elle améliore les capacités cardio-respiratoires tout en réduisant la fréquence respiratoire, la fréquence cardiaque et la dyspnée pour un même exercice. La marche nordique est un excellent sport d’endurance par exemple ; 
  • Renforcement musculaire : elle améliore l’endurance, la force musculaire et la capacité cardio-respiratoire ; 
  • Combinées (endurance + renforcement musculaire) améliorent davantage la force musculaire et la capacité cardio-pulmonaire.

Il existe des programmes de réhabilitation respiratoire afin d’aider les patients à reprendre une activité physique. Il s’agit d’un stage avec au minimum 12 séances mais 20 séances sont souvent réalisées. 

La période de ce stage est de : 

  • 6 à 12 semaines avec un rythme de 2 à 3 séances par semaine en ambulatoire ;
  • 5 séances maximum par semaine en hospitalisation. 

Ainsi, le réentrainement à l’activité physique permet aux patients :  

  • d’améliorer leur capacité à l'exercice et leur qualité de vie ;
  • de réduire la dyspnée ; 
  • de réduire l’anxiété et la dépression liées à la BPCO ; 
  • de diminuer le nombre d’hospitalisations. 

Les bénéfices obtenus à la suite du stage, notamment les changements comportementaux face à la maladie, doivent être maintenus tout au long de la vie sinon ils disparaissent à partir de 6 mois.

D’après les recommandations de l’HAS, pour avoir une préservation à long-terme de ces bénéfices, il faut : 

  • Pratiquer une activité physique adaptée 3 à 5 fois par semaine avec une durée de 30 à 45 minutes. Cette activité physique peut également être effectuée en plusieurs fois par périodes de 10 minutes. L’intensité de l’exercice physique est fixée au niveau du seuil de dyspnée du patient. Enfin, sa pratique peut être réalisée par différents moyens : en autonomie, en collectif (association, club) ou avec l’aide transitoire du masseur kinésithérapeute ;
  • Inclure cette activité physique dans la vie quotidienne : vélo, montée des escaliers, promenades, jardinage, bricolage, courses, ménage… ;
  • Continuer l’éducation thérapeutique et l’accompagnement assurés par les professionnels de santé pour maintenir les changements comportementaux : sevrage tabagique, détection des signes avant-coureurs d’une exacerbation…) ; 
  • Le cas échéant, poursuivre la kinésithérapie respiratoire, et l’associer à des accompagnements  psycho-social et diététique.

L'activité physique adaptée permet ainsi de se libérer de cette spirale du déconditionnement.

Notre rôle de prestataire de santé dans l’accompagnement de nos patients 

Lorsque l’organisme n’est plus capable de réaliser efficacement ce mécanisme respiratoire, des symptômes apparaissent et s’aggravent dans le temps si un traitement approprié n’est pas mis en place rapidement.

Comment se déroulent l’oxygénothérapie et la ventilation non invasive ? 

L’oxygénothérapie et la ventilation non invasive sont des traitements proposés par le médecin prescripteur qui sera généralement un pneumologue.

D’une part, l'oxygénothérapie permet d’augmenter la proportion d’oxygène inspiré afin de permettre à l’organisme de recevoir la quantité nécessaire à son bon fonctionnement. L'oxygène ajouté est délivré au niveau des narines grâce à un tuyau localisé derrière les oreilles.

D’autre part, la ventilation non invasive (ou ventilation assistée mécanique) permet d'évacuer l’excès de gaz carbonique (CO2) non éliminé par notre organisme. Ce traitement est possible grâce à la mise en place d’un ventilateur et d’un masque. Ensemble, ils permettent également de reposer vos muscles respiratoires. 

Quel est notre accompagnement pour les épisodes exacerbés de la maladie ? 

Lors d’épisodes sévères de la maladie, l’oxygénothérapie et la ventilation peuvent être également combinées avec l’aérosolthérapie. Le traitement consiste en l’inhalation d’un médicament liquide (Bronchodilatateur, Anti-inflammatoire, Mucofluidifiant ou Antibiotique)  en agissant directement sur les parties de l’organisme à traiter : le nez, les bronches et le poumon dit “profond”...Ce traitement est efficace et rapide pour améliorer votre confort respiratoire.

Pour en savoir davantage sur notre rôle dans votre prise en charge, cliquez sur le lien

L’activité physique est bénéfique pour améliorer votre qualité de vie. L’association de la Fédération Française des Associations et Amicales de malades Insuffisants ou handicapés Respiratoires (FFAAIR) insiste même sur ce point dans son article dédié à la BPCO “ Rien ne condamne un insuffisant respiratoire à rester enfermé chez lui, confiné, mieux vaut réagir que dépérir ! “. 

Et si c’était le moment de s’y mettre ?

 

Crédit photographique : Sophie Loubaton / CAPA Pictures

Sources